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  • Madeleine Hamel

Retour en arrière ou avancée vers l'avant... That is the Question...

Dernière mise à jour : 26 oct. 2023


J’ai passé la soirée avec une amie. En fait, c’est une personne qui est arrivée en remplacement d’un poste équivalent au mien dans mon milieu de travail et que j’ai dû former parce que j’étais la plus ancienne et la plus expérimentée. Cette personne est très vite devenue une amie parce qu’on avait des affinités naturelles. Le genre de personne avec qui on aurait tissé des accointances même si on avait été dans d’autres circonstances et d’autres lieux parce que la chimie était là.


Donc, elle a quitté le milieu pour aller se faire voir ailleurs si elle y était – et elle y était – mais avec qui j’ai toujours gardé contact « pour la vie ». J’ai demandé son aide parce que je retourne temporairement – pour environ 5 mois afin de terminer ma retraite progressive – et savoir comment je devais négocier mon retour, parce qu’elle est vraiment bonne dans ce genre de négociation et que moi, je suis plutôt du genre à dire les vraies affaires, même si ça doit faire en sorte que je me poignarde dans le dos. Sauf qu’à l’âge où je suis rendue, 62 ans vendredi qui vient, je suis bien consciente que se poignarder dans le dos n’est pas toujours la bonne chose à faire si on veut aborder sereinement sa retraite et clore d’une façon « politicaly correct ». Donc, me voilà chez elle à lui demander des conseils alors qu’elle me tient la main en me disant combien j’ai été inspirante pour elle.


Je suis gênée parce que j’ai pas eu souvent ce genre de compliments. Comme bien des gens, j’ai tendance sur le coup à minimiser l’impact. Je lui réponds, un peu niaiseusement, que c’était normal pour moi car je ne suis pas du genre à penser que je vais apporter mes connaissances dans ma tombe et que ma philosophie de vie est de penser « qu’avec le don, vient le devoir ». En d’autres mots, si t’as un don, ton devoir est de le transmettre. C’est de même, je ne passe pas de Caïf à Pilate pour certaines choses. Quand on vieillit, on se range du côté de l’économie d’énergie. Ça me rappelle un ex beau-frère qui m’avait dit en rigolant : « Au début, quand tu rencontres quelqu’un, tu te forces vraiment pour mettre toute la gomme quand tu fais l’amour. Avec les années, tu vas direct au but! ». J’avais trouvé ça vraiment drôle et, confidentiellement entre vous et moi, je m’étais vraiment claquée sur les cuisses!


A mon retour à la maison, j’ai pas révisé les notes que j’avais prises durant qu’elle me parlait (ben oui, j’ai vraiment pris des notes dans mon calepin), mais je n’ai pas tout de suite sauté dans le lit et j’ai réfléchi à ce qu’elle m’avait dit. J’ai pris toute la mesure de ce que je vivais par rapport à ce qui m’attendait.


J’ai pensé à la mer océanique qui sépare le climat dans lequel j'ai baigné depuis presque 15 ans et ce que je vis présentement. J’ai réfléchi à l’attitude à adopter pour traverser les prochains mois parce que j'ai pris beaucoup de recul durant ces 6 mois d’absence. Qu'est-ce que je devrai développer pour survivre aux 5 prochains mois, parce que lorsque tu ouvres la porte de la créativité, tu ne peux plus la refermer. C’est de même, aussi simple que ça!

Comme disait mon chum quand je le questionnais sur sa passion de la navigation : « C’est pas un loisir, c’est une façon de vivre! ». Alors, je me suis dit que ce serait vraiment dur de faire côtoyer ces 2 mentalités en même temps, et je me suis rappelé les dernières paroles de mon amie alors que j'enfilais mon manteau : « Rappelle-toi que c’est juste 5 mois dans ta vie ». Il y a pire, effectivement…


Joël Martel écrivait en novembre 2017 dans Le Quotidien : « Ce qui rend heureux dans la création, c’est de voir des choses qui n’existaient pas prendre vie devant nos yeux ou dans votre tête. C’est de voir ces mêmes choses briller dans les yeux d’une autre personne. Ou sinon, c’est d’apprendre qu’une de vos créations a accompagné quelqu’un à un moment de sa vie ».


Alors, je dois me rappeler que lorsque je rencontrerai mon gestionnaire la semaine prochaine pour discuter de mes conditions de retour, il y a quelqu’un, quelque part, ailleurs (i.e. mon associée, Sylvie Santerre), dans un autre lieu, qui croit en moi et que la retraite c’est pas la fin d’une vie, mais la fin de quelque chose qu’on a fait pendant quelques années. Et qu’à partir de ce moment, une porte s’ouvre vers autre chose qui est prometteur. (J'ai juste à penser à l'après-midi que j'ai passé avec elle et à tous les gens extraordinaires que je rencontre grâce à elle).


Moi, j’ai décidé que le reste de ma vie, peu importe le temps que ça durera, sera plus à mon image que tout ce que j’ai fait auparavant, et que cela veut dire que je renie rien mais que cela me sert pour aller ailleurs!

Mado

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