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  • Madeleine Hamel

Créer pour ne pas sombrer dans la folie!

Dernière mise à jour : 26 oct. 2023



Depuis le début de ce blog, je raconte des pans de ma vie par bribes, du moins mes expériences de vie qui ont un rapport avec la créativité (faut se garder un peu de mystère, quand même!).


Ce midi, Florence K.est venue parler de la santé mentale et de ses déroutes, dans le milieu où je travaille. Je repars de là « turlupinée ». Je me demande si moi aussi j’ai des problèmes de santé mentale. Je suis rassurée par le fait que je n’ai jamais perdu contact avec la réalité, quoi que je puisse faire dans certains épisodes de ma vie, pour me retrouver de l’autre côté de la barrière.


Parce que durant ces moments, ça m’aurait paru tellement plus facile de mettre le compte sur la maladie mentale pour les difficultés que je vivais. Il me semble que ça aurait été plus simple. Mais, malgré mes efforts pour « sauter la clôture », je n’ai jamais réussi. J’ai toujours été consciente de toutes les maudites secondes que j’ai vécues! Quoi que je fasse, quelque chose me ramène toujours à l’équilibre. Je devrais remercier Dieu (ou je sais trop quel Dieu), mais je m’enfarge dans les fleurs du tapis. Vous devez vous dire présentement : « Maudite ingrate!!! ». Ouin…


Je l’écoutais raconter toutes les étapes de sa descente aux enfers et je ne trouvais pas ça drôle, moi qui suis dans une semaine où je me sens « descendre ». Je sais pas pourquoi… Il y a mille et une raisons pour tenter de justifier cela : vendredi, le Capitaine part pour 4 mois (comme à chaque année depuis 10 ans), mes ateliers attirent peu de monde, il n’y a pas vraiment d’entrées d’argent, je vaque entre 2 jobs dont une me fait royalement chier, je dors sur mon bureau les journées où j’y suis, je n’ai aucune « illumination artistique » présentement et j’essaie de me rassurer logiquement par le fait que je débute comme co-propriétaire d’une galerie d’art, je peins activement depuis 12 ans et j’ai l’impression encore d’explorer et de ne pas être fixée dans mon style. Fait chier…


Je suis revenue terminer mon dernier 4 mois à ma job, et j’ai pas envie de m’habiller encore en « madame ». J’arrive déglinguée vestimentairement parlant : turban dans les cheveux, veste de jeans, bracelets au poignet, tatoo dans l’autre, chaussée de Doc Martin, m’en fous.

J’ai passé 60 ans de ma vie à surveiller mon image. Micheline Lanctôt disait qu’à soixante ans, tu deviens invisible pour les hommes. C’est vrai que ça fait chier (quand tu penses que les hommes de cet âge-là, du moins certains, optent pour des plus jeunes, mais je m’en fous…) J’ai eu une belle vie sexuellement parlant. J’ai « pognée » même si j’étais en sur-poids pis je m’en rendais pas compte. Maintenant que je le réalise, m’en fous… J’aurais dû en profiter plus mais m’en fous… Ce que le monde pense de moi, m’en fous et ça me fait un bien fou!!!!


Bon, je crois pas avoir l’air d’un épouvantail, je prends soin de moi mais j’assume un paquet d’affaires que j’assumais pas auparavant dont mes cheveux gris (c’est à la mode, ça a l’air. Je vais chez la coiffeuse demain et j’espère qu’il y aura un changement radical) et mes rondeurs. J’ose me mettre en costume de bain alors qu’à 35 ans, je cachais tout ce que je pouvais. Maudite folle!!!


Tout cela pour dire que la créativité c’est pareil! Y a des moments dans notre vie où on n’ose pas montrer ce qu’on fait. Quand j’ai commencé à dire aux autres que je peignais, ils voulaient voir ce que je faisais et je disais : « Non, non, non! ». Je crois que j’avais honte.

L’expérience d’être co-propriétaire d’une galerie m’enseigne qu’il ne faut pas avoir honte, que chaque personne crée un univers qui lui ressemble et qu’il faut comprendre au-delà de ce qu’on voit à prime abord. L’art nous soigne, nous console, nous réconcilie.


Témoignage : J’ai eu une chirurgie bariatrique à 59 ans. J’en ai 62. J'ai perdu 100 livres. Si je l’avais eue à 30-35 ans, je me serais sûrement fait refaire l’ensemble du « body : seins, ventre, cuisses, bras, etc. Une "presque vie" à penser que t'es pas "standard" alors que t'étais ben correct et que les hommes te regardaient mais que t'en étais pas consciente!. À 59 ans, t’es trop heureuse de monter un escalier sans perdre ton souffle, ou de montrer tes « mous » de bras quand il fait 30 degrés.


T’as passé les vingt dernières années à te battre avec le gars derrière la caméra qui te trouvait belle mais que tu ne croyais pas même s’il restait là à tes côtés. Maintenant, tu fais un « cheese » et tu te sacres de tes plis de dessous de bras. Tu célèbres la vie d’être en vie!

Faque ça se peut que ta toile ne fasse pas l’unanimité, mais t’es en vie parce que tu crées! C’est ça qui te sauve de la folie!


Je sais plus qui a dit : « Je crée de peur de devenir fou! ». Célèbre la vie!


Mado

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